Le Chemin Saint Benoît Labre
Chemin d’histoire et chemin de foi
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Le Cœur du Chemin Saint Benoît Labre, entre Diou/Abbaye de Sept-Fons et Ars-sur-Formans, commence dans l’ancienne province du Bourbonnais, département de l’Allier.
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​L’abbaye de Sept-Fons, monastère cistercien fondé en 1132, est un lieu très symbolique pour le Chemin Saint Benoît Labre. C’est le point de départ de sa vie d’errance, de moine gyrovague.
La vie monastique est une vie de prière, de louange, d’intercession, de travail et de suppléance.
« Les moines seront vraiment moines quand ils vivront du travail de leurs mains », a écrit Saint Benoît.
Avec 70 hectares de terres cultivables, l’abbaye produit notamment des céréales et commercialise son produit phare « La Germalyne », du germe de blé finement moulu.
Elle abrite aujourd’hui une Communauté d’environ 80 moines.
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Le Chemin musarde tout d'abord le long du Canal latéral à Loire jusqu'à Digoin, puis le long du Canal du Centre jusqu'à Paray-le-Monial. De tous les canaux bourguignons, ce dernier est celui qui possède l'activité commerciale la plus importante.
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Vous arriverez à Paray-le-Monial, "La petite Florence bourguignonne".
Paray-le-Monial, la « cité du Sacré-Cœur », avec sa Basilique édifiée par Hugues de Semur au 12ième siècle, joyau de l’art roman bourguignon sera une halte majeure sur votre Chemin.
Par 3 fois entre 1673 et 1675, Jésus est apparu à une religieuse du monastère de la Visitation, sainte Marguerite-Marie Alacoque. La chapelle du couvent ou « Chapelle des Apparitions », conserve les reliques de sainte Marguerite-Marie, canonisée en 1920. Le 5 octobre 1986, le Pape Jean-Paul II, en visite à Paray-le-Monial, fut accueilli par 130 000 fidèles et rencontrait Pierre Goursat, fondateur de la Communauté de l’Emmanuel et des sessions de Paray-le-Monial.
La chapelle jésuite de la Colombière, d'inspiration byzantine, recèle de somptueux et foisonnants décors : mosaïques polychromes, autel et tabernacle en marbre de Carrare.
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Entre Paray-le-Monial et Charlieu, le Chemin croise quelques sites majeurs du Chemin des églises romanes du Brionnais, en Bourgogne du Sud :
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Paray-le-Monial, la « cité du Sacré-Cœur » citée plus haut.
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Semur-en-Brionnais, classé « Plus beaux villages de France ». Site clunisien entouré de fortifications, il abrite la collégiale Saint-Hilaire, autre joyau de l’art roman. Une très belle halte sur le Chemin de Saint Benoît Labre.
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Charlieu, cité médiévale, elle fait partie des « 100 plus beaux détours de France ». L‘Abbaye bénédictine Saint-Fortuné est un autre site Clunisien majeur du Chemin. Le « Centre de visiteurs » adossé à l’Abbaye Bénédictine permet de dérouler plus de 1 000 ans d’histoire.
Le Chemin parcourt les paysages vallonnés du pays Charolais-Brionnais, qui fait actuellement acte de candidature pour inscrire son territoire au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce serait la première fois qu’un paysage culturel lié à l’élevage bovin accéderait à cette distinction.
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Le Chemin rejoint ensuite la frange nord du Pays roannais, puis le Beaujolais vert, le Haut-Beaujolais, terre de grands espaces avec des vues admirables depuis ses crêtes.
La solennité de ses forêts de douglas sera propice à une intériorisation fructueuse.
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Au coeur de ce Haut-Beaujolais, le site marial de pèlerinage de Notre Dame de la Roche au Charpenay, sera assurément une halte marquante de votre Chemin. A 750 m d'altitude, la quiétude des lieux recèle un magnétisme certain.
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Et puis vous aborderez le Beaujolais des Pierres Dorées. Le relief se fait plus doux, en prenant un petit air de Toscane.
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Après avoir traversé la Saône vous rejoindrez Ars-sur-Formans, sur le plateau de la Dombes parsemé d'étangs.
Ars-sur-Formans est universellement associé à celui de son saint curé, Jean-Marie Vianney, canonisé par le pape Pie XI en 1925.
Après sa visite à Paray-le-Monial le pape Jean-Paul II s’est rendu, le 6 octobre 1986, à Ars-sur-Formans.
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Le Chemin trouve son aboutissement et sa justification à Dardilly.
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Depuis Neuville-sur Saône, le Chemin parcourt « Les Monts d’Or » par le GR 169, empruntant le ravissant « Sentier des Cabornes » à Poleymieux-au-Mont-d’Or.
Le Chemin arrive alors à Dardilly, lieu symbolique avec la Maison natale du Saint Curé d’Ars. Venant de l’Abbaye de Sept-Fons, Benoît-Joseph Labre s’est arrêté ici en 1770 pour souper et dormir au-dessus du fournil, accueilli par les grands-parents de Jean-Marie Vianney.
La maison se visite les mercredis, samedis et dimanches après-midi, de 14 h30 à 17 h.
Et puis, à Dardilly, dans l’église Saint Jean-Marie Vianney, située tout à côté de la maison natale du Saint Curé d’Ars, se trouve un vitrail représentant Saint-Benoît-Joseph Labre avec les grands-parents Vianney et leur ferme en arrière-plan.
Une belle et émouvante conclusion pour ce Chemin aux multiples visages tous aussi plaisants et séduisants les uns que les autres.
Ce Chemin se révèle d'une stupéfiante diversité et d'une foisonnante richesse patrimoniale.
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Il vous réservera de belles surprises.
Pour les jacquets, vous découvrirez que ce Cœur du Chemin Saint Benoît Labre, entre Diou et Ars-sur-Formans, suit en parallèle la voie lactée, tout comme le Camino Francés.
Le « ressenti » est parfois démultiplié. La "petite lumière interne" est ravivée.
Relisez le livre d’Henri Vincenot « Les étoiles de Compostelle ». Dans la description du Chemin initiatique vers Compostelle, plusieurs points de passage situés dans le Brionnais sont mentionnés.
Ce sont autant d’endroits avec une forte énergie tellurique.
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La rivière Arconce que vous croiserez plusieurs fois est aussi citée par Henri Vincenot.
​Singulière et paradoxale, l'Arconce parcourt le Brionnais en dessinant comme un grand V depuis le Mont Saint-Vincent pour rejoindre la Loire au sud de Digoin. Elle commence son cours en direction du Sud-Ouest puis bifurque brusquement au Moulin du Cray, pour repartir nord-nord-ouest en passant par Anzy-le-Duc.
Elle se faufile comme le grand serpent, symbole du courant qui relie le ciel et la terre, personnifiant les courants mystérieux et mêlant dans le monde roman, culte chrétien et culte celtique.
L’Arconce, comme la Réconciliation, comme le nom de l’église œcuménique à Taizé.
Vous le constaterez, l’énergie qui se dégage de ce Chemin est assez surprenante, elle vous réservera des moments magiques et émotionnellement puissants.
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Symboliquement, il est aussi possible de se raccorder et s’unir aux pas des premiers moines venus fonder Charlieu.
Ce Chemin emprunte peut-être pour partie le Chemin suivi par les moines bénédictins venus de Touraine, sous la conduite de l’abbé Gausmar, pour fonder en 872 un monastère dans cet endroit qu’ils nommèrent Carus Locus, Cher Lieu, devenu Charlieu.
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En Asie et en particulier au Japon, « a dual pilgrim », « un double pèlerin » est une personne ayant parcouru deux chemins de pèlerinage, le Kumano Kodo (un réseau de chemins sacrés) et les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle (Camino de Santiago).
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Sur ce Chemin des trois cœurs, peut-être aurez-vous envie de devenir « a triple pilgrim », « un triple Pèlerin », en réalisant à la fois le « Kumano Kodo », le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et le Chemin Saint Benoît Labre, notamment le cœur du Chemin entre Diou/Abbaye de Sept-Fons et Ars-sur-Formans.
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Tout comme le Camino de Santiago, le Kumano Kodo, au Japon, est un chemin de pèlerinage inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
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Et surtout, n'oubliez pas, le Chemin Saint Benoît Labre sera agréable et pleinement réussi s’il est en harmonie avec vous-même, s’il devient un Chemin de rencontres, de partage, de découvertes, de prière, de méditation et de communion avec la nature.
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